Question :
Assalamou alaykoum. Est-ce qu’un enfant de 11 ans pré-pubère doit faire le ramadan en entier ou pas du tout ? Merci pour la réponse.
Réponse :
عليكم سلام و رحمة الله و بركاته
Allah -عز و جل- dit dans le verset 6 de la sourate 66 : Ô vous qui avez cru ! Préservez vos personnes et vos familles, d’un Feu dont le combustible sera les gens et les pierres, surveillé par des Anges rudes, durs, ne désobéissant jamais à Allah en ce qu’Il leur commande, et faisant strictement ce qu’on leur ordonne…
Abou Daoud رحمه الله rapporte (#495) selon Ibn Amr رضي الله عنه le Prophète ﷺ dit : Ordonnez à vos enfants la prière quand ils atteignent l’âge de sept ans et corrigez pour cela (si ils délaissent) quand ils ont dix ans et séparez les dans les lits…
Ibn Adi رحمه الله rapporte (2/545) selon Ibn Abbas رضي الله عنه : La prière devient obligatoire pour l’enfant dès qu’il discerne les choses, le jeûne devient obligatoire dès qu’il arrive à le supporter, les sentences pénales et témoignages deviennent obligatoires dès qu’il arrive à la puberté…
Assoyouti رحمه الله rapporte dans Aljami assaghir : Lorsque l’enfant est capable de jeûner trois jours (d’affilée) alors il devient pour lui obligatoire de jeûner le mois complet…
Pour cela, certains shafiites et l’imam Ahmed sont d’avis que l’enfant jeûne à partir de dix ans, d’autres disent sept ans…
Alboukhari رحمه الله dit : On amena une personne ivre devant Omar رضي الله عنه en plein pendant le Ramadan. Il lui dit alors : Malheur à toi ! Comment fais-tu cela alors que même nos enfants jeûnent…
Alboukhari رحمه الله rapporte (#1960) et Moslim (#1136) رحمه الله selon Arrobayî رضي الله عنها : Nous jeûnions Achoura et nous le faisions jeûner à nos enfants. Nous allions à la mosquée avec des jouets de laine et lorsqu’ils pleuraient à cause de la faim, nous leur donnions pour les occuper jusqu’à la rupture…
Il est dit dans l’Iqna (2/973) : Il est permis de jeûner pour l’enfant qui discerne les choses tout comme pour la prière et il est obligatoire pour son responsable légal de lui ordonner de le faire si il en a la capacité physique et de le sanctionner si il le délaisse, afin qu’il s’y habitue tout comme pour la prière. Sauf si cela est difficile pour lui, alors on prendra en compte sa capacité physique car il se peut qu’une personne soit apte à prier sans pour autant être apte à jeûner…
Pour finir, les savants font une différence entre le moment où l’on commence à apprendre les obligations religieuses à un enfant et le moment où ses péchés commencent à compter.
On enseigne à l’enfant les bonnes valeurs de l’Islam dès qu’il est apte à comprendre et à discerner les bonnes choses, en général sept ans, bien qu’il comprend déjà beaucoup de choses avant ce stade, mais c’est comme une dernière limite que l’Islam a fixé pour commencer car plus on s’y prend tard et plus c’est difficile.
Ensuite à dix ans quand il est dans une phase de pré-adolescence, l’enfant comprend tout ce qu’on lui dit et fait preuve souvent de réflexions profondes et remise en question qui le confronte parfois à remettre en cause ce qu’on lui dit et commence à réfléchir par lui-même. À ce moment, cela devient délicat car c’est la dernière limite. Si l’enfant ne s’est pas encore habitué aux préceptes religieux et n’a pas encore adhéré à cela alors il y a un grand risque qu’on le perde définitivement à sa puberté pour un point de non-retour. C’est pourquoi la dernière solution devient de le sanctionner si besoin pour qu’il puisse avancer vers Son Seigneur et qu’on puisse le sauver de l’Enfer. Qu’est-ce qui est pire ? Le laisser livré à lui-même et le voir plonger dans la colère d’Allah jusqu’à ce qu’il ne revienne plus et encoure l’éternité de châtiment; ou le sanctionner ici-bas quelques fois pour l’amener à s’intéresser à son avenir et aux choses importantes de sa vie ? Il est force de dire que beaucoup d’enfants en ont voulu à leurs parents, une fois devenus adultes, quand ils ont vu tout le temps qu’ils ont perdu à devoir faire leur propre cheminement et qu’ils sont partis si loin qu’ils sont presque revenus dans la religion presque par miracle et une grande miséricorde d’Allah pour eux.
Comme d’autres enfants qui ont été un peu conseillé, voire contraints de faire le bien dans leur enfance, en retrouve les traces en leur for intérieur et en sont arrivés à un stade où ils ne peuvent même pas s’imaginer un jour d’abandonner ce puissant héritage que leurs parents leur ont transmis et ne cesseront de les remercier et d’invoquer Allah en leur faveur pour s’être soucié de leur avenir et leur guidée. Allah -عز و جل- dit : Avec la difficulté vient la facilité…
Cependant, le moment où il est vraiment obligatoire pour l’enfant de prier, jeûner, porter le voile, ect… est la puberté car c’est à partir de là que le compteur des péchés commence à tourner et qu’il prend sa voie vers le Paradis ou l’Enfer conformément au hadith que rapporte Abou Daoud (#4403) رحمه الله selon Ali bn Abi Talib رضي الله عنه le Prophète ﷺ a dit : La plume (qui écrit les péchés) est relevée pour trois personnes : l’enfant jusqu’à ce qu’il atteigne la puberté, le dormeur jusqu’à son réveil, le fou jusqu’à ce qu’il revienne à ses esprits…
Cependant, si le travail n’a pas été fait avant, il est souvent déjà trop tard car l’enfant à l’adolescence se croit souvent plus intelligent que ses parents et il est très difficile de le raisonner à partir de là…
La puberté se caractérise en Islam par plusieurs signes : L’apparition des poils (pas le duvet) sur le pubis, la sortie du liquide spermatique, les menstrues, la grossesse, l’âge de 15 ans (si aucun autre signe n’est apparu)…
و الله أعلم